mardi 4 septembre 2012

Les années douces Tome 1 de Jirô Taniguchi et Hiromi Kawakami


Dans le café où elle a ses habitudes, une trentenaire, Tsukiko, fait la connaissance d’un homme solitaire et élégant, de plus de trente ans son aîné. Elle réalise qu’elle le connaît : il fut autrefois son professeur de japonais. Elle est célibataire, il est veuf. Complices, ils prennent l’habitude de se revoir dans le même café, au hasard de leur emploi du temps, puis, bientôt, d’improviser des sorties ensemble. Insensiblement, à petites touches légères, une connivence s’établit, puis une véritable affection, et peut être même… Ce sont ces rencontres que retracent une à une les chapitres des Années douces, chacune comme une histoire à part entière : la cueillette des champignons, les poussins achetés au marché, la fête des fleurs ou les vingt-deux étoiles d'une nuit d'automne. Un récit pudique et délicat, tissé de bonheurs fugaces et d’enchantements saisis au vol : Jirô Taniguchi au meilleur de son art. (Casterman)

Tsukiko a 37 ans, elle est célibataire, et dans le café où elle a ses habitudes elle rencontre un homme sérieux et élégant, de plus de 30 ans son aîné.
Cet homme, elle le connaît, il a été son professeur de japonais.
Ils deviennent vite complices : "Plus de trente années nous séparent … mais je me sens infiniment plus proche de lui que de certains amis du même âge que moi.", et prennent l’habitude de se retrouver dans ce troquet, au hasard de leur emploi du temps, puis finissent par faire des sorties ensemble.

Jirô Taniguchi adapte à travers ce manga le roman de Hiromi Kawakami "Les années douces" et se lance dans la rencontre amoureuse.
La narration est faite du point de vue de Tsukiko et plutôt que d’appeler son professeur par son prénom, elle ne cessera de le désigner par "maître" : "Je l’appelle "le maître". Sans majuscule, le maître, simplement.", "Je ne pourrai jamais l’appeler Professeur Matsumoto. Pour moi, c’est ce sera toujours le maître. Même si, en bonne et due forme, je devrais dire le professeur Harutsuna Matsumoto.".
Au début, la conversation s’engage doucement puis très vite c’est une complicité qui se noue entre les deux personnages que tout oppose, ou presque.
Tsukiko est attachante, elle est normale, ni jolie ni moche, ne fait pas de sport, aime la bonne cuisine et a de nombreux défauts.
Quant au professeur, il est amical, toujours sérieux, emmène partout avec lui une mallette et a une grande connaissance culturelle.
Très vite, le lecteur comprend que Tsukiko développe un sentiment amoureux à l’égard du maître, mais tout doucement, sans précipitation, en apprenant à connaître l’autre.
Et même lorsqu’elle revoit un garçon, ancien camarade de classe, c’est encore au maître qu’elle pense : "En fait, c’est le maître que j’avais en tête.".
Il y a beaucoup de pudeur dans ce récit, ainsi qu’un côté intimiste.
Jirô Taniguchi a eu le souci du détail, que ce soit au niveau des expressions des personnages, de l’intérieur des maisons ou de la cuisine.
Car la nourriture occupe une place importante dans le récit et le détail est poussé tellement loin que j’en ai eu l’eau à la bouche.
Il n’y a pas de couleur, uniquement du noir et blanc et cela renforce l’histoire, sa beauté ainsi que celles des images.
Les dessins sont magnifiques, j’ai pris énormément de plaisir à lire ce récit où le bonheur est fugace et où il faut savoir le saisir lorsqu’il se présente.

Avec "Les années douces", je me suis décidée à faire une incursion dans l’univers du manga et je suis sous le charme de cette histoire d’amour naissante, très belle, avec un graphisme de grande qualité.

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